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Hermann Batz e(s)t Werther - Février 2019

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Hermann Batz e(s)t Werther - Février 2019

Hermann Batz est-il Werther ? Werther est-il le frère disparu de notre peintre ? Autoportraits wertheriens. La célèbre figure romantique de Goethe ne serait-elle qu’un déguisement ? Hermann Batz chercherait-il à se dissimuler derrière un mythe fictionnel ou à lui donner une réalité de chair par les moyens de son propre visage ? Fusion ? Schizophrénie ? Réactualisation vivifiante d’un romantisme que certains voudraient définitivement mort ? A ces questions, point de réponse unique. La notion même d’autoportrait a toujours résisté aux analyses définitives. Quant au romantisme, nul ne sait vraiment si sa naissance et sa mort présumée ont bien eu lieu.

Ce matin-là, c’est bien notre jeune artiste qui a frappé à ma porte. Je ne lui ai pas caché mon manque
d’enthousiasme. Certainement un peintre du dimanche médiocre et orgueilleux. Il a emballé le tableau qu’il veut me présenter dans une sorte de tissu vert de mauvaise qualité. D’ailleurs, je ne travaille qu’avec des morts. Les défunts ont plus de choses à dire que les vivants. Il déballe. Hermann n’a que faire de ce qu’on pense. Son regard est inquisiteur, vous oblige, mais sa voix trahit une humilité qu’il ne cessera jamais de manifester.

Regardez.

Il me jette ce tableau à la figure :

Que dire ? Encaisser. Hermann est un boxeur de la peinture. A vingt-cinq ans seulement, sans avoir jamais pris le moindre cours, dégagé de tout enseignement académique, il envoie ses coups. Comme avant. Lorsqu’un champion l’avait pris sous son aile pour en faire un combattant de haut niveau. Pas encore question de peinture à cette époque, mais d’uppercuts, de bouche en sang et de K.O sur un ring bien réel. Jusqu’à sa rencontre avec les mathématiques et la géométrie algébrique. Hermann raccroche ses gants au vestiaire et s’engouffre dans les équations. Son intelligence, doublée d’une intuition aigüe, le mèneront encore une fois à côtoyer parmi les meilleurs jeunes mathématiciens de sa génération. Etonnant parcours.
Mais qui est Hermann Batz ? Où va-t-il ? Délaissera-t-il la peinture pour d’autres chemins inconnus ? Doit-on s’emparer urgemment de son Œuvre avant qu’il ne s’en aille ? Nous avons aujourd’hui la chance de ces douze tableaux. Douze autoportraits wertheriens qui déroulent, dans un cycle court et terrible, la ruine et la beauté d’une âme blessée.

Werther, es-tu Hermann Batz ?

Johann Naldi



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